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Reconstruire un discours à partir d'un LT d'une conférence sans y être présent

Ne pouvant pas être présent au séminaire de muséologie de Toulouse : "Vous avez dit muséologie participative ?" d'avril 2016, j'ai pu le suivre à distance sur Twitter grâce au hashtag #museotlse2016. J'ai alors vite constaté que le LiveTweet du séminaire, généré par plusieurs utilisateurs était très actif et que les conférenciers étaient très cités. Je me suis alors demandé : est-ce que grâce à Twitter, je peux connaitre l'intégralité d'un discours auquel je n'assiste pas ?

J'ai donc décidé de tenter de reconstruire le discours du premier intervenant : Serge Chaumier, #sociologue de la #culture & prof. de muséologie à l' Université D'Artois Arras (@mariettescalier). Voici ce que ça donne :

Un LT, plusieurs twittos = différents points de vues, perspectives multiples (photos @MuseomixMidiPy et @CamEsquerre)

Serge Chaumier introduit le séminaire par une problématique : Quelles sont les raisons sociologiques qui amènent au modèle participatif des musées ? Pour le conférencier, la muséologie participative n’est pas un effet de mode mais bien une réponse de fond à des problématiques actuelles. En effet, dans un monde fracturé entre extrême richesse et classes laborieuses, dans un monde qui rencontre des crises sociales, des crises humanitaires et des crises économiques, les institutions culturelles doivent apporter des réponses. La muséologie participative doit également participer à lutter contre la désaffection des publics pour les institutions culturelles, car elle permet de créer un discours ouvert et sensible et doit pallier aux échecs bien réels de la démocratisation culturelle.


Ces échecs reposent pour l’auteur sur le manque d’effort fait dans l’accessibilité à la culture en particulier auprès des classes ouvrières, trop peu présentes dans les institutions culturelles, qui représentent entre 1 et 5 % des publics des musées.. Serge Chaumier se demande alors si les institutions culturelles ne seraient pas plus préoccupées par le contenu qu’elle propose plutôt que par leur public.


De plus, ces institutions culturelles (et pas seulement les musées) doivent réellement se poser la question de leur environnement : comme elles sont le lieu de sauvegarde du patrimoine, elles doivent également considérer les enjeux du développement durable, et ne pas scinder culture et environnement, car il serait dérisoire de conserver un discours patrimonial sans se préoccuper de ces enjeux environnementaux.


L’introduction de Serge Chaumier a donc posé les principaux enjeux actuels des institutions culturelles dans la société contemporaine. Les institutions culturelles doivent donc repenser leur rapport avec la société, et utiliser pour cela la muséologie participative.


Le conférencier nous explique que la muséologie participative a une longue histoire, celle de l’éducation populaire qui a toujours été participative. Il faut donc l’adapter à la muséologie : « redécouvrir le terreau » et reprendre les racines de l’éducation populaire.

Il cite alors Nelson Mandela : « Ce qui se fait sans nous pour nous se fait contre nous ». En effet, pour Serge Chaumier, on ne peut pas vouloir travailler pour les publics sans les publics. Il doit être impliqué dans les boucles de production des institutions culturelles (qui doivent donc changer leur pratique) pour mieux répondre à ses attentes et à ses questions. Mais rendre son public acteur et contribuer à éveiller les consciences (missions fondamentales des institutions culturelles) est un processus long. Un processus qui a été accéléré avec internet : pour l’auteur, le web a apporté de nouvelles logiques collaboratives et a produit de nombreux outils pour contribuer à la création de communautés proactives.




Ce processus participatif comprend trois grands modèles : l’implication contributive (la récolte de donnée), l’implication participative et l’implication collaborative.

Serge Chaumier donne alors plusieurs exemples de modèles participatifs : la Mairie de Paris qui fait régulièrement appel à ses concitoyens pour faire ses choix, la Hall aux Sucres de Dunkerque, ainsi que les écomusées (même si la question de modération du contenu par des structures publiques ont compliqué ce processus).


Il évoque également la possibilité de produire des expositions et des contenus dont le commissariat est généralisé (à l’instar de Facebook), partagé entre les citoyens, le secteur associatif et les institutions culturelles. Une possibilité mise en difficulté par la professionnalisation du monde culturel qui s’est petit à petit coupé de son public, des amateurs et du monde associatif.. Les institutions ont pris l’habitude de réguler ces échanges : elles gèrent très bien les collections et les contenus mais ont plus de mal à gérer l’humain. Or pour co-construire : il faut davantage pratiquer une ouverture, une transversalité entre le professionnel et le non professionnel. Comment faire alors ?


Serge Chaumier propose de développer un modèle économique culturel différent : plus local, avec plus de diversité, où chacun peut trouver sa place dans un écosystème différent, où il faut remettre en question sa façon de produire et des « normes » imposées pour mieux s’adapter à son environnement direct. Et c’est dans ce modèle économique que s’intégrera davantage la muséologie participative.


Le conférencier conclut en constatant que la muséologie évolue au fil des temps, et que si les années 80 proposaient des muséologies d’objets, les années 90 des muséologies interactives, les années 2000 des muséologies immersives, la tendance actuelle est bien au développement des muséologies participatives.


Conclusion de l'expérience :


Les + : plus le LT est actif plus il est complet, et plus il y a de personnes twittant plus il est facile de recontextualiser un propos et de faire transparaitre le ton du conférencier.

Les - : Les twittos choisissent logiquement de twitter des "phrases clés", certains passages et transitions, qui sont moins porteurs de sens mais qui contribuent à nuancer les propos et à construire le discours sont passés sous silence : il devient plus difficile de reconstituer une cohérence.


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