top of page

Titre (s) !

On ne juge pas un livre à sa couverture… Mais peut-on juger une exposition à son titre ? Certes non ! Cependant, le titre dévoile souvent quelques indices plus ou moins évidents sur son contenu.

Cultur[E]val a récolté plus de 350 titres d’expositions créées par des CCSTI de toute la France et donne ici un panorama non exhaustif des formats de titres.

Le titre simple et clair : Le sujet de l’exposition.

Dans ce cas-ci, le choix fut simple : « on parle du climat ? Baptisons notre exposition « Le climat ». C’est clair, c’est concis, ça veut dire ce que ça veut dire, le public sait de suite de quoi va parler l’exposition. Un problème ? Peut-être… Ce n’est pas forcément très « sexy ».

On complique un peu (mais pas beaucoup) : Le sujet et l’angle.

Ici, le public sent que l’exposition est « éditorialisée », le porteur du projet a choisi d’aborder un thème sous un angle particulier : on ne parle plus simplement de l’eau, mais de l’eau, une ressource vitale. Souvent sous l’angle de la prévention, ces expositions informent dans un premier temps pour éveiller des consciences, donner des clés de compréhension, et protéger dans un troisième temps. Sous un angle positif : « La forêt, une communauté vivante », « l’eau, une ressource vitale », « énergies renouvelables : le bouquet gagnant », ou plus anxiogène (concernant souvent les enjeux climatiques) : « Climats en péril », « La biodiversité, vitale et fragile », « Biodiversité la fin du sauvage ? » « Pôle Nord, pôle sud : les scientifiques en alerte ».

La ponctuation des titres jouent un rôle important :

Les titres interrogatifs

De nombreux titres terminent par un mot d’interrogation, quelques-uns utilisent les pronoms « Pourquoi » ou « Comment ». Ici, l’exposition soulève un questionnement. Elle y répondra par son contenu, laissant quelquefois à ses visiteurs (parfois bien guidés) le soin d’y répondre par eux-mêmes. La question est un outil de communication : « Venez voir notre expo vous y trouverez la réponse », tintée de mystère, provoquant le débat. Les questions posées, adressées aux publics, répondent ainsi à la mission des CCSTI : mettre la culture scientifique et technique au sein de l’espace public. On retrouve donc, parmi nos titres, ces débats : L’homme est-il un grand singe ? Où sont les autres ? Pourquoi les mathématiques ? Artistique ou scientifique ?

Soulever des questionnements : une mission des CCSTI

Les trois petits points

Les trois petits points laissent le mystère : le visiteur résoudra ce mystère s’il visite l’exposition. Il y a un suspens. Ils laissent également la place à l’interrogation.

Les titres exclamatifs

Dans tous ces titres, quelques-uns se terminent par un point d’exclamation « Robots ! » « Electricité : 1, 2, 3 chargez ! » « Debout les vaches…la mer monte ! » Que provoquent ces titres ? Une surprise, un mouvement, voire même une urgence. Le visiteur doit se précipiter dans l’exposition : il y a un instantané, une prise avec l’actualité. Ces titres prennent parfois la forme d’un ordre (« Innovez ! »), voire une remontrance (« Ta santé ! Tes choix ! ») mais entourés de bienveillance : l’impératif devient conseil. Un conseil qui s’appuie sur des informations précises, scientifiques, que le visiteur pourra à son tour transmettre, en employant directement le titre de ces expositions.

S’adresser directement au public

Le vous et la deuxième personne du pluriel sont employés dans plusieurs titres d’exposition : « Innovez ! » « Lumière, faîtes l’expérience » « La voix, l’expo qui vous parle ». En plus d’un outil de communication efficace, où le porteur de projet s’adresse directement à tous les publics, ces titres laissent entendre que l’exposition sera interactive : le dialogue est ouvert directement dans l’exposition. Soit à l’aide de médiateurs présents au sein de l’espace de l’exposition, soit à travers des dispositifs interactifs.

Le « tu » est également employé : dans ce cas, les expositions s’adressent essentiellement directement à un public plus « jeune » : « Fouille, farfouille : aventure-toi dans le temps », « Voler, tu veux comprendre ? » « Comment tu comptes ? » « A quoi tu joues ? »

S'adresser directement aux publics : une communication qui a déjà fait ses preuves

Les titres inclusifs

Plus clairement, les titres où le porteur de projet, le créateur de l’exposition, et plus indirectement (dans l’inconscient collectif) « l’entité scientifique » est au coté de son public, se met au même « niveau hiérarchique » que ses visiteurs. Le dialogue n’est plus vertical, mais horizontal, d’égal à égal. Une stratégie plus « impliquante », plus grand public, le « nous » présent représente l’Homme, l’humanité.. Le CCSTI installe une connivence. « Somme-nous tous de la même famille ? » « Exp’eau, l’eau et nous ». Plus indéfini, le « on » est également présent dans les titres. Il est employé dans ces titres, non pas comme le « on » désignant une tierce personne indéfini, mais comme un « nous » utilisé dans un langage plus familier, plus commun, un « nous » plus indéfini : « Ces animaux qu’on mange », « Comment sait-on ce que l’on sait ? ».

La temporalité

Passé et futur sont présents (oooooh) dans les titres de nos expositions. Et l’on retrouve ici les missions des CCSTI : interroger le passé (« Deux siècles d’innovations industrielles en Picardie », « Vingt Millions d’années avant l’homme »), examiner le présent (« Mathématiques au quotidien »), pour questionner le futur (« L’énergie, quels choix pour demain ? »). Certains font même le lien : « Climats d’Anjou, météo d’hier et de demain ».

L’intensité

Les titres des expositions de CCSTI décrivent beaucoup une globalité souvent liée à un sentiment d’intensité inhérent (« tout est vivant, tout est lié »). Provoquer un sentiment appelle à l’affectif du public. Jouer sur le sentiment humain est un ressort efficace en communication. Ici, il faut être plus nuancé, le sentiment est sous-jacent, amené par ces adverbes de modalisations : tout, tous, même. Et parfois, on en combine plusieurs : « Sommes-nous tous de la même famille ? ». Attention, nous parlons ici de globalité, et non de généralité, car elle sera remise en question dans l’exposition « Tous dopés ? » « Encore plus fort ? ».

Des figures de style :

Les jeux de mots

L’humour est attractif, et un bon jeu de mots est un bon moyen pour être retenu dans la mémoire de son public. Qu’est-il de nos titres d’expositions ? L’humour y est bien présent ! Mais attention, le jeu de mots n’est pas là simplement pour être en tant que tel, une forme d’humour, mais il est aussi porteur de sens : soit car il met en avant le thème de l’exposition, soit car il met en perspective le débat ou l’angle de l’exposition. En voici quelques uns : « Lin’ovation » « Exp’eau » « L’esscience des choses » « Créd’eau » « Sucre en…corps » « Les décibels à l’appel » « L’œil en revue ».

Le rire est communicatif

Les titres référencés

Reprenant un élément culturel, qui doit être le plus connu de tous, détournant une expression contenue dans la mémoire collective, ils fonctionnent de la même manière que les jeux de mots. Peu importe que la référence soit comprise ou non, le titre reste efficace et développe déjà son sujet. « Toucher, casser, couler. Les matériaux roulent des mécaniques… » « Les 400 goûts ». Prenons un exemple très illustratif et décortiquons-le : « L’eau y es-tu ? ». Première approche, sans référence : L’exposition traite de l’eau, de sa recherche, et si on la recherche, c’est qu’elle manque. Voilà donc une exposition qui va traiter du manque d’eau dans certains endroits. Ajoutons maintenant la référence à la comptine et au jeu « Loup y’es tu » ? Qu’apporte cette référence ? La notion de crainte et de danger : ici on appose au titre un sens plus anxiogène : Attention ! L’eau manque, et DOIT être cherchée car elle est vitale.

L’enquête

Que l’on soit « sur les traces de », que l’on enquête, que l’on voyage, que l’on s’aventure, les visiteurs sont conviés à adopter une perspective : au minima à se laisse guider et suivre un discours, au mieux à agir directement. Il y a dans tous ces titres une impression de mouvement, voire de ludique, d’évasion, de découverte. Le visiteur est convié à se placer dans la peau du scientifique, à faire ces découvertes qui ont déjà été faites, mais, cette fois-ci, par lui-même. L’effet est aussi inclusif que le « nous ». : « Fouille, farfouille : aventure toi dans le temps », « Promenade spatiale au fil des ondes » « Une aventure dans la cellule » « Le petit explorateur des sciences » « Odyssée, destination espace ».

​​​​

Néologisme

« Cervorama », « Mathissime », « Exposoleil », autant de néologisme qui font sens ! Une formule magique : prenez le thème de votre exposition, ajoutez lui un suffixe ou un préfixe et vous obtenez votre titre. Quel effet auprès du public ? Prenons un exemple : entre une exposition intitulée sobrement Le Cerveau, et une exposition baptisée Cervorama, laquelle avez-vous le plus envie de voir ? Alors que les deux laissent présager que l’exposition nous expliquera le cerveau, utiliser un néologisme connote une certaine créativité, créativité que le public voudra retrouver dans l’exposition.

Voilà donc quelques formes de titres d’expositions des CCSTI. En connaissez-vous d’autres ? Comment créez-vous vos titres ? Pourquoi en choisir un plutôt qu’un autre ? Commentez et partagez !


Featured Posts
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Recent Posts
Archive
Search By Tags
Pas encore de mots-clés.
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page